Après avoir parlé des plaies, faisons un tour d’horizon sur les pansements dispensés au comptoir.
Lorsque la plaie est lavée et désinfectée, elle doit être recouverte par un pansement, favorisant la cicatrisation en milieu humide, tout en drainant et absorbant les exsudats, et permettant les échanges gazeux et l’oxygénation. Le pansement protège également la plaie des chocs et des infections.
Pour qu’il soit adapté à la taille de la plaie, le pansement doit dépasser d’entre 1,5 et 3 cm les berges de la plaie, en prenant soin qu’il n’adhère pas à la plaie mais à la peau saine.
Il convient de prévenir les patients d’une possible odeur désagréable avec certains pansements.
Les pansements hydrocellulaires (Mepilex, Allevyn) sont les plus utilisés. Très absorbants, ils sont indiqués pour les plaies chroniques en phase de bourgeonnement, pour les plaies aiguës, les plaies ulcéreuses et les escarres. Ils sont constitués de polyuréthanane, parfois enduits de silicone. Ils n’émettent pas d’odeur et provoquent peu de phénomène de macération, ni de réaction allergique.
Pour les plaies peu exsudatives, le choix du pansement se porte sur les pansements hydrocolloïdes (Duoderm, Aquacel), composés d’une couche externe protectrice en polyuréthane et d’une couche interne de carboxymethylcellulose très absorbante.
En cas de plaies très sèches, fibrineuses ou nécrotiques, il faudra appliquer un pansement hydrogel composé en majeure partie d’eau, gélifiés grâce à diverses substances (carboxyméthylcellulose, pectines, aglinates de calcium…). Il doit être recouvert d’un pansement secondaire non absorbant et transparent afin de visualiser l’évolution.
Pour les plaies très exsudatives, les pansements utilisés peuvent être composés d’alginates (Urgosorb, Algosteril), ayant une très forte capacité d’absorption (environ 15 fois leur poids). Leur propriété hémostatique, permet également leur application sur des plaies hémorragiques. Les pansements hydrofibres (Aquacel) peuvent, eux, absorber jusqu’à 30 fois leur poids. Ces deux derniers types de pansements doivent être protégés par un pansement secondaire.
Enfin, en cas de brûlures ou de plaies en phase de bourgeonnement et d’épidermisation, ce sont des pansements gras non adhérents, à base de vaseline ou de silicone qui seront utilisés, également recouverts d’un pansement secondaire. Attention au risque d’allergie avec la présence de baume du Pérou (Tulle Gras).
Domitille Darnis